La politique sur Internet

La politique sur Internet

Le marketing politique sur Internet est un phénomène récent mais déjà bien rodé. Au PS, Jack Lang l'avait annoncé lui-même sur RTL, lundi 13 mars : la campagne d'adhésion au parti socialiste aurait apporté 5 000 nouveaux membres en seulement trois jours. Les derniers chiffres font état de plus de 10 000 nouvelles adhésions. Mais c'est l'UMP qui maîtrise le mieux le sujet : Entretien en podcast vidéo avec Nicolas Sarkozy, achat de mots clés sur « Google Adwords », sont quelques exemples du savoir-faire de l'UMP en la matière. Je n'oublie pas les blogs d'hommes politiques qui autorisent, quelques fois, un contact plus direct.

Internet investit chaque jour un peu plus notre quotidien. Venir sur Internet pour un parti politique obéit à la logique habituelle : aller recruter les partisans là où ils sont. En effet, les grands partis politiques affichent des scores assez risibles, en termes de membres. Songez que l'UMP se positionne comme la principale formation politique avec seulement 400 000 adhérents. Contrairement à une idée répandue, je pense que « la France d'en bas » ne se désintéresse pas de la politique. Le refus de la constitution européenne ou l'ampleur du rejet du CPE sont pour moi des appels pour une autre politique. Les gens attendent une politique plus proche, moins technocratique, moins autoritaire. Les gens veulent pouvoir « zapper » ou dialoguer, quand ils veulent et où ils veulent. Et c'est vrai qu'Internet facilite cela.

Le pouvoir d'influence par Internet est assez important peut-être même aussi important que la télévision. On oppose souvent les deux médias et c'est une erreur, pour moi ils sont complémentaires. La télévision permet de parler de manière synchrone à plusieurs personnes en délivrant le même message. Internet permet une communication asynchrone en particularisant le message. Le ying et le yang en somme.

Personnellement, je ne suis pas choqué par l'arrivée de la politique sur Internet, je suis même étonné qu'elle s'y intéresse si tardivement. Petit bémol, pour finir : A travers les exemples que je cite plus haut on peut se convaincre que les hommes politiques ou les gens qui les conseillent ont bien cernés le phénomène et l'intérêt d'Internet. C'est pourquoi je suis assez surpris quand ils nous pondent des lois (DADVSI) qui laissent supposer qu'ils n'ont rien compris à la problématique.

1 commentaire

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Uraeus a dit:

18 mars 2006

Réflexion intéressante ma foi. Il y a toutefois une différence énorme dans les utilisations du net par nos hommes politiques. Effectivement, certains, commme Sarkozy, ont vu tout son potentiel, alors que d'autres (Chirac par exemple) se sont contentés de se sacrifier à la mode Internet en faisant créér un site indigent. Ce qui explique les différentes réactions vis à vis des lois sur le numérique.