TRUMP 2024 ou la grandeur de l'Amérique au détriment du reste du monde

TRUMP 2024 ou la grandeur de l'Amérique au détriment du reste du monde

TRUMP 2024 ou la grandeur de l'Amérique au détriment du reste du monde

L'élection de Donald TRUMP à la présidence des États-Unis en 2024 ne concerne pas que les États-Unis, elle change l'équilibre mondial. Deux dynamiques semblent converger ou se heurter (selon votre sensibilité) : le rôle surprenant d'Elon MUSK dans l'appareil d'État et la manière dont Vladimir POUTINE espère tirer profit de ce nouveau mandat.

Elon MUSK et la purge du gouvernement fédéral

Dès novembre 2024, TRUMP nomme MUSK à la tête d'un tout nouveau département, chargé de rendre l'État fédéral plus efficace : Le Department of Government Efficiency (DOGE). L'idée ? Démanteler la bureaucratie gouvernementale, réduire les réglementations excessives, réduire les dépenses inutiles et restructurer les agences fédérales. « Simple, basique » pour citer Orelsan.

Ce ministère n'est pas conçu comme un département classique, de fait, MUSK n'est pas un secrétaire d'État. Le DOGE est plutôt une entité avec une mission ambitieuse ! Dixit TRUMP. Après presque 6 mois de fonctionnement, certains éléments concrets commencent à ressortir :

  • La suppression d'aides fédérales, comme celles accordées au planning familial ou certaines subventions aux médias publics et organisations internationales.
  • La révision des organismes fédéraux supposés superflus, voire la suppression complète de certaines agences gouvernementales.
  • Une incitation à licencier les employés fédéraux qui ne veulent pas revenir au travail en présentiel cinq jours par semaine.
  • Etc.

Le point commun à toutes ces mesures ? MUSK veut transformer l'État américain comme il gérerait une entreprise. Et assez logiquement, l'opération vire au fiasco face à une administration fédérale complexe et des contre-pouvoirs institutionnels puissants. D'une part des résistances et des blocages internes et d'autre part des critiques par des élus sur les impacts de ces mesures.

Au-delà de ces aspects technocratiques, un point qui me paraît particulièrement inquiétant est l'absence d'élection ou de mandat démocratique. On parle de la première démocratie au monde, dans laquelle un milliardaire non élu se positionne comme l'administrateur d'une purge de l'État fédéral. Je sais que la conception des libertés n'est pas la même entre l'Amérique et l'Europe. Mais je ne comprends pas que les Américains ne voient pas l'évident conflit d'intérêts du fait que MUSK possède des entreprises contractantes avec le gouvernement. Pour rappel, SpaceX l'une des sociétés de MUSK est titulaire de plusieurs dizaines de milliards de contrats avec des agences gouvernementales.

Vladimir POUTINE espère tirer profit d'un monde plus instable

De mon point de vue, nous vivons désormais dans un monde tripolaire. Et contrairement à ce que nous européens pouvons penser, l'Union européenne (UE) n'est pas l'un de ces 3 pôles. Les 3 pôles géopolitiques sont pour moi : Les États-Unis, la Russie et la Chine. Cette situation ne date pas de TRUMP, simplement l'élection de TRUMP rebat les cartes. En effet, depuis cette élection on observe un alignement thématique de ces 3 pôles : remise en cause des normes démocratiques, remise en cause des organisations internationales et focalisation sur la souveraineté nationale.

Recentrons-nous maintenant sur le prisme de la Russie suite à l'élection de TRUMP. Du point de vue du Kremlin, la victoire de TRUMP est en réalité ambivalente. Le communiqué officiel russe publié après l'élection exprime une satisfaction mesurée, mais aussi une vigilance : la Russie a intérêt à la déstabilisation des États-Unis et du monde, mais elle ne veut pas être prise au dépourvu par un TRUMP capricieux.

Autrement dit, POUTINE ne mise pas sur son « camarade TRUMP », au contraire il espère juste que la Maison Blanche va affaiblir le pôle et l'unité occidentale et ainsi ralentir le soutien à l'Ukraine. Et les faits semblent aller en sa faveur, vu comment TRUMP et J.D. VANCE ont humilié Volodymyr ZELENSKY dans le bureau ovale, le mois dernier. À suivre.

Et l'Europe dans tout ça ?

Pour les Européens, cette recomposition de l'équilibre mondial doit être un signal d'alarme. C'est-à-dire un tournant historique qui impose de se ressaisir. De fait, avec le retour de TRUMP, la purge annoncée de l'État et des finances fédéraux ainsi que le retour des guerres commerciales, l'Amérique semble se replier sur elle-même. Cette posture doit inciter l'UE à assumer davantage sa défense, à consolider ses capacités stratégiques et à repenser ses alliances commerciales. Certaines analyses estiment même que la « prophétie du général de Gaulle » d'un retrait américain partiel du Vieux Continent pourrait se concrétiser.

De mon point de vue, à cause de l'Amérique de TRUMP, l'UE est sur une ligne de crête. Elle doit maintenir le bloc occidental et la solidarité transatlantique. Et en même temps, elle va se heurter de plus en plus souvent à TRUMP sur des sujets comme : la guerre commerciale, les fractures écologiques et la régulation des GAFAM.

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